Quotidien d'une femme d'organiste: la semaine ordinaire
J'avais promis un article toutes les deux semaines. Comme j'ai un peu de retard, je me suis dit que j'en écrirai un nouveau plus rapidement que prévu 😇
Quand je dis que je suis mariée à un musicien professionnel, on me regarde un peu bizarrement. Quand je dis que j'ai trois enfants et que je travaille à temps partiel, on me regarde un peu bizarrement également. Quand je dis que je suis maman de trois enfants, que je travaille à temps partiel et que je suis mariée à un musicien professionnel, on me regarde vraiment bizarrement. Mais quand en plus je rajoute à tout ça qu'il gère les enfants quand je suis dans ma classe, là ce n'est pas qu'on me regarde bizarrement, c'est plutôt qu'on me regarde comme si j'étais une bête imaginaire sortie tout droit d'une autre planète ou d'une autre dimension!
Si on met de côté l'aspect "femme de musicien professionnel" et qu'on garde les aspects "mari et femme qui travaillent" et "le partage des tâches", on peut commencer par se poser la question pourquoi les gens continuent à nous regarder bizarrement si c'est une réalité plus que présente de nos jours? Si je réfléchis bien, je connais très peu de couples où il y en a qu'un des deux qui travaillent. Mais si je pense plus concrètement aux taux de travail de chaque parent, il est vrai que souvent le mari a un taux plus élevé que sa femme en journée et finalement c'est la femme qui gère plus de choses. On doit être une exception à cette "règle": en journée, nous travaillons chacun deux jours par semaine. Ça c'est uniquement si nous pensons à nos postes de travail dits "normaux": les engagements musicaux de Damien ne peuvent pas entrer dans la catégorie de "postes de travail normaux". Si on prend une semaine où tous ses engagements musicaux ont lieu, ça représente deux soirs entiers, trois débuts de soirée et un matin en plus de ses deux jours de travail dits "normaux"! Et ça c'est uniquement quand il n'y a aucun imprévu!
Et voilà, sans le vouloir, j'ai intégré l'aspect musical de notre quotidien. C'est peut-être la preuve qu'on ne peut pas le nier et ni le mettre de côté. D'ailleurs, on m'a encore fait la remarque l'autre jour que je devais vraiment être quelqu'un de très souple pour accepter le mode de vie "imposé" par le métier de mon mari. Je ne sui pas sûre que le mot "souple" soit le bon mot pour décrire cette situation, par contre cette vie ne m'a surtout pas été imposée. Quand j'ai commencé à fréquenter Damien, je n'ai pas été trompée sur la marchandise: il m'a tout suite dit ce qu'il souhaitait faire dans sa vie et je savais très bien à quoi je m'engageais si je l'épousais un jour, ce que j'ai fait. Il n'y a pas vraiment de bon mot, il y aurait pu avoir "organisation" mais je ne me considère pas comme quelqu'un de suffisamment organisée pour pouvoir m'adjuger ce mot. "Folie" ou bien "survie" serait plus approprié, mais là on va penser que je suis désespérée. Ce qui est sûr c'est que les jours qui doivent être planifiés le mieux possible sont les jours où je travaille. Je ne veux pas paraître sexiste, mais il faut tout de même avouer une chose: une femme arrive mieux à gérer la maison et les enfants qu'un homme, ça semble couler de source, on ne se pose pas 10'000 questions sur si on va y arriver, on le fait. Je ne dis pas que Damien n'en est pas capable, bien au contraire, sinon je n'aurai pas pu reprendre le travail après la naissance de Raphaël. Par contre, je sais qu'il aura besoin d'un petit coup de pouce pour être sûr que tout se passera le plus harmonieusement possible. On n'a pas un système qui est parfait, je sais qu'il aura besoin de plusieurs adaptations tout au long de notre vie de famille (et il y en a déjà eu), mais pour l'instant il fonctionne.
Pour les deux jours où je travaille, on fait dans le pratique, tellement pratique que c'est devenu un rituel. Si les enfants doivent avoir des habits précis, ils sont suspendus sur les crochets. S'il y en a un qui a la gym, le sac est monté au plus tard le matin même avant que je parte au boulot (ils doivent s'habiller avec leurs affaires de gym pour un gain de temps). Les devoirs et les affaires d'école sont dans le sac, la seule chose qui doit rester à préparer est le goûter pour la récréation. Pour les repas et les goûters, il y a les ingrédients nécessaires pour faire quelque chose de simple et d'efficace, pas le choix: entre les horaires des bus et la purée d'Iris qu'il faut donner avant, le temps du repas est plutôt chronométré. Et c'est encore pire quand il y a la piscine avec l'école! C'est un peu souvent les mêmes repas (saucisses de veau et rösti, spaghettis et émincé, ou encore pizza quand le timing est vraiment serré), mais les enfants sont enchantés! S'ils doivent aller chez la maman de jour pendant l'après-midi, les affaires doivent être prête à 99% pour qu'il y ait plus que les choses de dernières minutes à mettre (doudous, compote, etc). Enfin, pour les tâches ménagères, on s'est fait tableau pour savoir lesquelles devaient être faites impérativement. Par exemple, si une lessive n'a pas été mise en début de semaine, à cinq dans une maison on se retrouve avec des corbeilles de linges sales qui débordent de partout, ce qui représente 6 à 8 machines en un jour... Personnellement, je trouve la situation très déprimante et du coup je préfère faire en deux jours mes lessives, voire trois s'il y a les draps et linges à changer.
Le reste de la semaine, c'est moi qui gère, mais cela ne veut pas dire que si Damien est à la maison, que je fais tout et qu'il ne fait rien. Je sais que je peux lui demander de faire une bonne quantité de choses, j'ai juste dû prendre sur le moi le fait que ça ira moins vite que si je le faisais moi-même. Pour d'autres choses, je préfère les faire moi-même ou carrément que ce soit lui qui gère. Par exemple, je préfère que ce soit moi qui repasse les chemises parce qu'en une soirée j'en aurai fait une bonne dizaine, par contre je préfère que ce soit Damien qui s'occupe des plantes, surtout si on souhaite leur survie... oui, je n'ai jamais eu la main verte pour le plus grand désespoir de ma maman. J'aime recevoir des fleurs, mais dans mon cerveau déjà bien rempli de "to-do lists", les plantes ne sont pas du tout en tête de liste de ce que je dois faire impérativement.
Tout ceci peut fonctionner à une seule et très grande condition: il faut faire preuve d'un sacré lâcher-prise. A la base, je ne suis pas quelqu'un de psychorigide ou de maniaque, je suis même plutôt bordélique. Mais j'ai découvert en me mariant et fondant ma famille que, finalement, j'aime quand même quand les choses sont faites d'une certaine manière... à ma façon quoi. Donc, pour moi, le plus difficile a été d'accepter d'arriver à la maison et ne pas savoir dans quel état je la retrouverai. C'est vrai qu'après une longue journée à l'école, j'ai juste une envie: de faire un bisou à tout le monde et de m'écrouler sur le fauteuil dans une maison pas trop désordonnée. Il y a des fois, je suis surprise en très très bien, et d'autres fois... ben ce n'est pas le cas. Là aussi il faut faire preuve de lâcher-prise pour ne pas se mettre à ranger le bazar à peine arrivée! Même si c'est nécessaire, ce n'est pas le moment: mes enfants et mon mari attendent mon retour avec impatience! Du coup la priorité est de passer un moment en famille puis quand les enfants sont couchés, on prend un moment à deux pour ranger un peu et on passe du temps ensemble.
Certes ça peut semblait bête de faire un article comme celui-ci car il est finalement un peu banal, mais souvent quand je parle de ma famille, de mon mari et de notre vie, les gens s'imaginent des choses et des situations atypiques à cause du métier atypique de mon mari. Je me dis que peut-être en écrivant un article sur notre fonctionnement au quotidien, les personnes qui le liront se diront peut-être qu'on n'est pas si différent que ça et qu'on aspire à une certaine normalité. Je pense que ce qui rend notre vie de famille atypique par rapport à une famille dite "normale", c'est quand nous avons des imprévus, surtout que nos imprévus ne sont pas toujours dans la "norme", mais ça c'est pour un autre article. 😉
Pour les deux jours où je travaille, on fait dans le pratique, tellement pratique que c'est devenu un rituel. Si les enfants doivent avoir des habits précis, ils sont suspendus sur les crochets. S'il y en a un qui a la gym, le sac est monté au plus tard le matin même avant que je parte au boulot (ils doivent s'habiller avec leurs affaires de gym pour un gain de temps). Les devoirs et les affaires d'école sont dans le sac, la seule chose qui doit rester à préparer est le goûter pour la récréation. Pour les repas et les goûters, il y a les ingrédients nécessaires pour faire quelque chose de simple et d'efficace, pas le choix: entre les horaires des bus et la purée d'Iris qu'il faut donner avant, le temps du repas est plutôt chronométré. Et c'est encore pire quand il y a la piscine avec l'école! C'est un peu souvent les mêmes repas (saucisses de veau et rösti, spaghettis et émincé, ou encore pizza quand le timing est vraiment serré), mais les enfants sont enchantés! S'ils doivent aller chez la maman de jour pendant l'après-midi, les affaires doivent être prête à 99% pour qu'il y ait plus que les choses de dernières minutes à mettre (doudous, compote, etc). Enfin, pour les tâches ménagères, on s'est fait tableau pour savoir lesquelles devaient être faites impérativement. Par exemple, si une lessive n'a pas été mise en début de semaine, à cinq dans une maison on se retrouve avec des corbeilles de linges sales qui débordent de partout, ce qui représente 6 à 8 machines en un jour... Personnellement, je trouve la situation très déprimante et du coup je préfère faire en deux jours mes lessives, voire trois s'il y a les draps et linges à changer.
Le reste de la semaine, c'est moi qui gère, mais cela ne veut pas dire que si Damien est à la maison, que je fais tout et qu'il ne fait rien. Je sais que je peux lui demander de faire une bonne quantité de choses, j'ai juste dû prendre sur le moi le fait que ça ira moins vite que si je le faisais moi-même. Pour d'autres choses, je préfère les faire moi-même ou carrément que ce soit lui qui gère. Par exemple, je préfère que ce soit moi qui repasse les chemises parce qu'en une soirée j'en aurai fait une bonne dizaine, par contre je préfère que ce soit Damien qui s'occupe des plantes, surtout si on souhaite leur survie... oui, je n'ai jamais eu la main verte pour le plus grand désespoir de ma maman. J'aime recevoir des fleurs, mais dans mon cerveau déjà bien rempli de "to-do lists", les plantes ne sont pas du tout en tête de liste de ce que je dois faire impérativement.
Tout ceci peut fonctionner à une seule et très grande condition: il faut faire preuve d'un sacré lâcher-prise. A la base, je ne suis pas quelqu'un de psychorigide ou de maniaque, je suis même plutôt bordélique. Mais j'ai découvert en me mariant et fondant ma famille que, finalement, j'aime quand même quand les choses sont faites d'une certaine manière... à ma façon quoi. Donc, pour moi, le plus difficile a été d'accepter d'arriver à la maison et ne pas savoir dans quel état je la retrouverai. C'est vrai qu'après une longue journée à l'école, j'ai juste une envie: de faire un bisou à tout le monde et de m'écrouler sur le fauteuil dans une maison pas trop désordonnée. Il y a des fois, je suis surprise en très très bien, et d'autres fois... ben ce n'est pas le cas. Là aussi il faut faire preuve de lâcher-prise pour ne pas se mettre à ranger le bazar à peine arrivée! Même si c'est nécessaire, ce n'est pas le moment: mes enfants et mon mari attendent mon retour avec impatience! Du coup la priorité est de passer un moment en famille puis quand les enfants sont couchés, on prend un moment à deux pour ranger un peu et on passe du temps ensemble.
Certes ça peut semblait bête de faire un article comme celui-ci car il est finalement un peu banal, mais souvent quand je parle de ma famille, de mon mari et de notre vie, les gens s'imaginent des choses et des situations atypiques à cause du métier atypique de mon mari. Je me dis que peut-être en écrivant un article sur notre fonctionnement au quotidien, les personnes qui le liront se diront peut-être qu'on n'est pas si différent que ça et qu'on aspire à une certaine normalité. Je pense que ce qui rend notre vie de famille atypique par rapport à une famille dite "normale", c'est quand nous avons des imprévus, surtout que nos imprévus ne sont pas toujours dans la "norme", mais ça c'est pour un autre article. 😉
Commentaires
Enregistrer un commentaire