12
Ce nombre représente beaucoup de choses différentes: les 12 mois de l'année, les 12 tribus d'Israël, les 12 apôtres, etc. Pour moi, en ce moment, ce nombre représente un défi: le nombre de kilos à perdre...
On va tout de suite mettre les choses au clair: oui, je suis une femme complexée. Maintenant, on pourrait se poser la question s'il existe vraiment une femme qui n'a AUCUN complexe... Ça fait plus de trente ans que je suis dans ce monde et pour l'instant je n'ai pas encore trouvé une femme, proche ou pas, qui affirme à voix haute qu'elle n'est pas complexée. Si vous en connaissez une, vous me mettez tout de suite en contact avec elle car je souhaite connaître son secret!
Les complexes, l'histoire de ma vie et de celles de beaucoup d'autres, même si j'ai l'impression que je le vis mieux avec l'âge, et pourtant je ne suis pas suffisamment âgée pour prétendre à la sagesse des anciens.
Quand j'étais petite, j'étais connue en tout cas pour deux choses: mon côté joyeux et chantant et pour mes kilos en trop. Contrairement à mes frères et sœurs et à mes amis, je pense que j'étais capable de prendre du poids rien qu'en salivant devant les gâteaux qui étaient exposés dans la vitrine du tea-room où on s'arrêtait tous les dimanches après la messe pour compléter le repas. En plus, comme j'étais vraiment très gourmande, je vous laisse imaginer qu'un bout de gâteau n'était pas suffisant pour mon palais. Malheureusement, ce problème de poids a quand même eu de sacrées conséquences pendant mon enfance: moqueries constantes à l'école et l'impossibilité de faire certaines activités sportives
La première fois que j'ai réussi à perdre du poids, c'était à l'adolescence où j'ai accepté d'aller chez un spécialiste. Solution radicale et efficace qui avait juste deux défauts: la méthode était trop radicale et je n'ai pas eu le service après-vente qui me permettait d'avoir les armes pour stabiliser ce nouveau poids. Du coup, arriva ce qui devait arriver, j'avais repris tout le poids perdu. C'était déprimant surtout que l'adolescence est une période tellement ingrate parce que même si tu sais que tu as un défaut, les autres te le feront bien remarquer, comme si tu le ne savais pas déjà... Heureusement qu'on grandit et que les gens qui nous entourent grandissent aussi parce que ce problème qui me semblait être le pire problème de l'humanité toute entière, n'était finalement pas si terrible. Comme en plus, tous les autres avaient des problèmes à régler de leur côté, tout d'un coup tout le monde me laissait bien tranquille.
Puis un jour j'ai eu un déclic: j'allais me marier et on avait embauché plusieurs personnes de notre entourage pour prendre des photos de cette journée qui devait être inoubliable. Un problème? Oui, je n'aimais pas me voir en photo... J'étais devenue plus coquette, un peu plus sûre de moi, mais je détestais voir des photos de moi. Je ne dis pas qu'aujourd'hui c'est l'amour fou entre l'appareil photo et moi, mais à cette époque-là c'était vraiment difficile. Je me suis dit que je ne voulais pas acheter une robe de princesse et tout le tralala pour finalement refuser de regarder mes photos de mariage parce que je ne me trouvais pas belle dessus. C'est à ce moment-là que je me suis dit qu'être adulte, grandir et prendre de l'expérience ça avait du bon: c'était la première fois depuis des années où je n'avais pas eu le réflexe de me morfondre sur moi-même (en avalant la moitié d'un paquet de 500gr de M&M's aux cacahuètes...) , pour la première fois de ma vie, j'ai réalisé toute seule qu'il fallait agir. Et j'avais réussi: -10kg le jour de mon mariage et j'ai un plaisir fou de voir les photos de mon mariage (que je n'ai d'ailleurs toujours pas fini de classer dans des albums... aïe). J'ai découvert pendant ce processus que je pouvais avoir une sacré force de volonté et qu'il ne fallait surtout pas que je l'oublie.
Comme on dit souvent: "chassez le naturel et il revient au galop!" Année 2015: Blandine venait d'avoir une année et j'étais presque à mon poids d'avant grossesse et un cataclysme devait surgir: Abuela nous quittait...
Il y a deux types de personne: celles qui ne mangent plus quand elles sont stressées ou tristes et celles qui se jettent littéralement sur la nourriture quand elles le sont... et malheureusement pour moi, je fais partie de la deuxième catégorie. Et comme en plus j'aiiiiiiiiiiiiiiime faire de la pâtisserie, je vous laisse imaginer que ce n'étais pas triste... 6kg en plus, une grosse crise de larmes et un début de régime interrompu par une nouvelle grossesse. Commencer une grossesse avec 7kg de plus que les précédentes en sachant que je prends en moyenne une vingtaine de kilos par grossesse rend difficile d'être zen dans ces circonstances.
Comme on dit souvent: "chassez le naturel et il revient au galop!" Année 2015: Blandine venait d'avoir une année et j'étais presque à mon poids d'avant grossesse et un cataclysme devait surgir: Abuela nous quittait...
Il y a deux types de personne: celles qui ne mangent plus quand elles sont stressées ou tristes et celles qui se jettent littéralement sur la nourriture quand elles le sont... et malheureusement pour moi, je fais partie de la deuxième catégorie. Et comme en plus j'aiiiiiiiiiiiiiiime faire de la pâtisserie, je vous laisse imaginer que ce n'étais pas triste... 6kg en plus, une grosse crise de larmes et un début de régime interrompu par une nouvelle grossesse. Commencer une grossesse avec 7kg de plus que les précédentes en sachant que je prends en moyenne une vingtaine de kilos par grossesse rend difficile d'être zen dans ces circonstances.
Iris est arrivée pour mon plus grand bonheur et la réalité de ce qui m'attendait est aussi arrivée très vite... Une nouvelle petite crise de larmes quand j'ai vu le poids affiché sur la balance (et je n'avais plus de M&M's en stock!)... Le naturel ne revient pas au galop avec moi, mais avec une fusée qui va à la vitesse de la lumière! Il faudrait créer une nouvelle expression, mais là je m'égare un peu dans mon histoire.
12 kilos à perdre, c'était à la mi-novembre et ça faisait quelques semaines que je stagnais. Mes anciens pantalons, ma croix et ma bannière, me regardaient sagement dans mon armoire tout en prenant de la poussière et je commençais vraiment à en avoir marre de tourner avec 2 pantalons de fortune que j'avais acheté en attendant de perdre le poids et que je n'arrivais pas à les mettre à la lessive quand c'était nécessaire. Un nouveau déclic a fait son apparition à ce moment-là: quand tu n'y arrive plus toute seule, il faut demander de l'aide. Après beaucoup de réflexions, de discussions avec Damien, je pris la décision de chercher de l'aide et de faire appel à une coach.
L'avantage du système? Le fait que je peux lui envoyer des messages pour lui dire mon avancée dans ma remise en forme (je n'aime pas le mot régime) et de recevoir en retour des encouragements, le fait que j'ai un planning alimentaire précis, le fait que ça m'oblige de faire du sport. Les seuls sports que j'aime faire sont les sport d'équipe, mais avec trois enfants, un boulot et un mari musicien, les conditions idéales ne sont pas réunies pour que je m'y relance... Alors nous avons fait l'acquisition d'un nouvel meilleur ami: le vélo d'appartement! Certes, je dois faire pas mal d'effort et de sacrifice alimentaire, surtout pour moi qui AIME manger. Cependant dans cette méthode, il y a quelque chose qui me plaît énormément que je n'avais pas les autres fois: une fois par semaine, j'ai le droit à un repas plus copieux où je peux me faire plaisir, où je peux manger la pizza avec trois tonnes de fromage ET un grand dessert, ou faire une crêpe party sans compter le nombre de crêpes mangées. Bref, j'ai le droit à un joker par semaine et ça me plaît de pouvoir le faire, ça enlève l'impression de "punition" dans la démarche que je fais.
Les résultats sont plutôt concluants pour le moment: j'ai perdu 7 kilos et il m'en reste 5, mais pas de stress, je me laisse le temps car je sais qu'il n'y a rien de pire que de perdre trop vite. On verra comment se passera la suite, mais pour l'instant je me sens mieux. Dernièrement, maman a comparé chaque kilo de perdu à un paquet de farine, ce qui a beaucoup fait rire Damien, mais la comparaison me parle énormément: j'ai dû reprendre le train dernièrement pour aller au travail. J'appréhendais beaucoup le chemin à pied parce que la dernière fois que j'étais dans cette situation, j'étais enceinte jusqu'aux oreilles et il m'avait fallu 20 minutes pour le faire et je soufflais comme un bœuf... Cette fois, il m'a fallu 7 minutes exactement et je n'étais pas du tout essoufflée, je me sentais même très bien. Un exemple aussi simple, et un peu bête (avouons-le) que celui-ci m'aide à me sentir bien dans la tête et dans mon estime. Pour l'instant, je suis toujours dans cette phase perte de poids, mais je suis curieuse de voir ce qui m'attendra dans la phase de stabilisation.
En lisant mon article, je pense que vous pourriez vous poser les deux questions suivantes: pourquoi un article sur la prise et la perte de poids que j'ai subi? Est-ce qu'un tel article a sa place dans ce blog? Je vais commencer par la deuxième question: oui, cet article a sa place dans le blog, même si ça ne parle pas de mon quotidien d'épouse d'organiste, ça fait partie de ma vie et donc de mon quotidien et même si mes enfants et mon mari ne font pas cette démarche avec moi, ils me voient la vivre et du coup elle fait aussi un peu partie de leur quotidien.
Pourquoi je l'ai écrit? La première raison est que le fait de l'écrire me libère et m'apaise et je constate cela à chaque fois que je publie un article, je me sens mieux après, bien mieux que lorsque je me ruais sur mon paquet de M&M's (oui, toujours le même). L'autre raison est que je pense que j'aurai bien aimé, à l'époque, trouver un témoignage comme celui-ci. Je ne me prends pas pour quelqu'un d'important, loin de là, mais c'est juste que, très souvent, et ça a été le cas pour moi, on écoute plus les témoignages des autres personnes qui ont vécu à un moment donné l'histoire qu'on est en train de vivre. Quand j'étais plus jeune, j'en avais surtout marre d'entendre ma famille qui me disait ce que je devais faire et je n'avais plus envie de les écouter et en même temps, j'avais ces moqueries qui pesaient sur mon moral et ma confiance en moi. Je ne dis pas que par un témoignage j'aurai automatiquement fait quelque chose pour ma perte de poids, ça je ne le saurai jamais, mais peut-être ça m'aurait aidé à me sentir moins seule. Enfin, mon but, par cet article, n'est pas de dire qu'il faut absolument perdre du poids pour être heureux, qui suis-je pour pouvoir affirmer une telle chose, surtout que ce n'est pas un critère pour le bonheur. Je connais plusieurs femmes qui sont belles, heureuses et qui montrent une belle confiance en elle et pourtant, elles sont très loin de certains diktats de notre société. Je les admire parce qu'elles s'assument et elles assument leur forme. Pendant longtemps je m'en suis voulue parce que je me demandé si j'avais honte de mes formes quand j'avais ces kilos en trop alors qu'elles étaient heureuses, jusqu'à ce que je réalise que non, le problème n'était pas là, mais ailleurs: je ne m'assumais et ne m'acceptais pas dans ce physique et que c'est pour ça que j'ai agi pour me sentir mieux et par conséquent heureuse. Ma conclusion est la suivante: il faut s'accepter soi-même et quand cela n'est pas possible pour nous, il faut agir pour remédier au problème et non le paquet de M&M's ne sera jamais une solution. Enfin, peu importe ce qu'on décide, l'acceptation ou l'action pour s'accepter, il faut assumer ses choix et je trouve que souvent, c'est l'étape la plus difficile parce que c'est là qu'on a peur du regard des autres qui pourtant il peut être, plus souvent que l'on croit, bienveillant.
Les résultats sont plutôt concluants pour le moment: j'ai perdu 7 kilos et il m'en reste 5, mais pas de stress, je me laisse le temps car je sais qu'il n'y a rien de pire que de perdre trop vite. On verra comment se passera la suite, mais pour l'instant je me sens mieux. Dernièrement, maman a comparé chaque kilo de perdu à un paquet de farine, ce qui a beaucoup fait rire Damien, mais la comparaison me parle énormément: j'ai dû reprendre le train dernièrement pour aller au travail. J'appréhendais beaucoup le chemin à pied parce que la dernière fois que j'étais dans cette situation, j'étais enceinte jusqu'aux oreilles et il m'avait fallu 20 minutes pour le faire et je soufflais comme un bœuf... Cette fois, il m'a fallu 7 minutes exactement et je n'étais pas du tout essoufflée, je me sentais même très bien. Un exemple aussi simple, et un peu bête (avouons-le) que celui-ci m'aide à me sentir bien dans la tête et dans mon estime. Pour l'instant, je suis toujours dans cette phase perte de poids, mais je suis curieuse de voir ce qui m'attendra dans la phase de stabilisation.
En lisant mon article, je pense que vous pourriez vous poser les deux questions suivantes: pourquoi un article sur la prise et la perte de poids que j'ai subi? Est-ce qu'un tel article a sa place dans ce blog? Je vais commencer par la deuxième question: oui, cet article a sa place dans le blog, même si ça ne parle pas de mon quotidien d'épouse d'organiste, ça fait partie de ma vie et donc de mon quotidien et même si mes enfants et mon mari ne font pas cette démarche avec moi, ils me voient la vivre et du coup elle fait aussi un peu partie de leur quotidien.
Pourquoi je l'ai écrit? La première raison est que le fait de l'écrire me libère et m'apaise et je constate cela à chaque fois que je publie un article, je me sens mieux après, bien mieux que lorsque je me ruais sur mon paquet de M&M's (oui, toujours le même). L'autre raison est que je pense que j'aurai bien aimé, à l'époque, trouver un témoignage comme celui-ci. Je ne me prends pas pour quelqu'un d'important, loin de là, mais c'est juste que, très souvent, et ça a été le cas pour moi, on écoute plus les témoignages des autres personnes qui ont vécu à un moment donné l'histoire qu'on est en train de vivre. Quand j'étais plus jeune, j'en avais surtout marre d'entendre ma famille qui me disait ce que je devais faire et je n'avais plus envie de les écouter et en même temps, j'avais ces moqueries qui pesaient sur mon moral et ma confiance en moi. Je ne dis pas que par un témoignage j'aurai automatiquement fait quelque chose pour ma perte de poids, ça je ne le saurai jamais, mais peut-être ça m'aurait aidé à me sentir moins seule. Enfin, mon but, par cet article, n'est pas de dire qu'il faut absolument perdre du poids pour être heureux, qui suis-je pour pouvoir affirmer une telle chose, surtout que ce n'est pas un critère pour le bonheur. Je connais plusieurs femmes qui sont belles, heureuses et qui montrent une belle confiance en elle et pourtant, elles sont très loin de certains diktats de notre société. Je les admire parce qu'elles s'assument et elles assument leur forme. Pendant longtemps je m'en suis voulue parce que je me demandé si j'avais honte de mes formes quand j'avais ces kilos en trop alors qu'elles étaient heureuses, jusqu'à ce que je réalise que non, le problème n'était pas là, mais ailleurs: je ne m'assumais et ne m'acceptais pas dans ce physique et que c'est pour ça que j'ai agi pour me sentir mieux et par conséquent heureuse. Ma conclusion est la suivante: il faut s'accepter soi-même et quand cela n'est pas possible pour nous, il faut agir pour remédier au problème et non le paquet de M&M's ne sera jamais une solution. Enfin, peu importe ce qu'on décide, l'acceptation ou l'action pour s'accepter, il faut assumer ses choix et je trouve que souvent, c'est l'étape la plus difficile parce que c'est là qu'on a peur du regard des autres qui pourtant il peut être, plus souvent que l'on croit, bienveillant.
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