Blandine, ma première fille

Quelques jours ont déjà passé depuis ton grand jour mais, ma Blandine, tu as aussi le droit à ton article.

Il y a 5 ans, je devenais maman pour la deuxième fois, j'avais la petite fille que je rêvais d'avoir après mon petit garçon. Je désirais tellement avoir une petite fille que j'avais très très peur d'être déçue que ce ne soit pas le cas, au point que nous avons demandé à savoir si nous attendions une petite fille ou un petit garçon. J'étais tellement contente que j'ai eu de la peine à cacher ma joie: beaucoup de personnes avaient bien devinés qui était dans mon bidon, sauf ma maman qui était convaincue que tu serais un garçon!



Ma grossesse n'était pas difficile en soi, mais pour moi elle si: Les nausées étaient intenses, Raphaël était encore petit, il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait et avait besoin de beaucoup d'attention. Ton frère étant plus grand en taille et en poids que la moyenne, ça ne m'aidait pas vraiment à être reposée pour ton arrivée. Je me souviens aussi que j'avais énormément appréhendé l'été qui devait arriver, on m'avait toujours dit que chaleur et grossesse ne faisait pas bon ménage. Finalement, je m'étais inquiétée pour rien, ce fut un été plus que pourri: il n'a duré qu'un jour, le jour du mariage de ta tata et de ton tonton et ensuite il n'a pas arrêté de pleuvoir, pendant toutes les vacances... Et qu'est-ce qui faisait froid! Les petites robes d'été que ta abuela m'avait offertes sont restées dans l'armoire bien au chaud.
J'ai travaillé jusqu'à la fin, enfin jusqu'à ce que l'école me donne congé pour me reposer, c'est-à-dire deux semaines avant. Je t'avoue Blandine que c'était les deux semaines les plus longues de ma vie, je n'avais qu'une envie: que tu viennes enfin nous voir et enlever ce fichu pantalon de grossesse noir en coton qui était la seule chose que j'arrivais à mettre durant les dernières semaines (je crois même que je l'ai encore dans mes affaires...). Tu n'étais pas pressée de venir, je pense que mon bidon était plutôt confortable et ton papa commençait à s'inquiéter: il avait plusieurs engagements durant cette période et il avait peur de rater LA rencontre. Durant les quatre jours qui dépassèrent le terme, nous avons eu le temps d'aller deux fois en contrôle chez le médecin (sans compter les deux fausses alertes pendant les deux dernières semaines d'attente), d'aller à une rencontre des Equipes Notre Dame, d'aller au vœux solennel de la cousine de papa (je crois que je n'ai jamais autant traumatisé les personnes qui y étaient quand je leur disais que le terme était trois jours auparavant)et de regarder "Danse avec les stars" à la télévision avec ton papa qui m'écrivait à tout moment depuis son concert pour savoir si tout allait bien ou bien s'il devait revenir en courant pour m'emmener à la maternité. 




Rien ne semblait se déclencher et pourtant le 5 octobre à 5h00 du matin, j'ai commencé à avoir des contractions. Comme les autres fois elles s'étaient arrêtées au bout d'un court moment, je décidais que j'allais laisser dormir ton papa qui s'était couché tard à cause de son concert et qui devait se lever tôt pour aller jouer à la messe. Tu nous auras surpris jusqu'au bout: la poche des eaux a littéralement explosé au moment où le réveil de ton papa s'est mis à sonner, je suis sortie en courant du lit en évoquant des noms d'oiseau à haute voix pendant que ton père fit cette superbe sortie: "Bon, ben je crois que pour la messe, c'est cuit". 
Je ne sais pas par quel miracle mais papa a réussi à trouver quelqu'un pour le remplacer le jour même. La maternité qui a l'époque était à cinq minutes de la maison, nous a donné le feu vert pour attendre l'arrivée de grand-papa et grand-maman pour qu'ils s'occupent de ton grand frère. Cette heure d'attente me sembla très longue mais elle se termina de la manière de la plus mémorable qui soit: les cloches de notre voisine la plus proche, c'est-à-dire l'église, se mirent à sonner je ne sais plus pour quelle raison et ton frère qui ne parlait pas beaucoup mais qui était un grand fan de cloches a crié "ding dong"!
Tu sais Blandine, je ne crois pas que j'ai réussi à faire les choses normalement, même notre arrivée à la maternité fut ramarquée. Je me souviens que je me suis retrouvée nez à nez avec la sage-femme qui m'avait ausculté la veille, tellement surprise de me voir ici qu'elle m'a avoué que j'étais la dernière femme enceinte qu'elle s'attendait à voir accoucher ce matin-là. Contrairement aux autres accouchements, tu es arrivée plutôt rapidement: au moment du Sanctus comme dirait papa, tu étais là dans nos bras. Très rapidement après les premiers soins, ton papa a commencé à appeler tout le monde en commençant par ma maman pour entendre sa réaction, elle qui était tellement convaincu qu'elle aurait encore un petit-fils. Ce fut sans appel: ta abuela était tellement contente d'avoir une autre petite "princesse" qu'elle a explosé de joie. Notre séjour en maternité fut plutôt bref mais ce n'était pas plus mal: tu es née en plein baby boom, il y avait eu tellement de naissances que ça sonnait de partout et les pauvres infirmières avaient de la peine à suivre.



Mes premiers jours de maman de deux jeunes enfants furent éprouvants: Raphaël avait encore besoin de beaucoup d'attention et ce n'était pas évident pour moi de jongler entre toi et ton frère d'autant plus que ton papa préparait un concours d'orgue qui lui demandait beaucoup d'énergie et peu de temps à nous consacrer. Heureusement que ton abuela nous proposa de venir passer une semaine chez elle comme ça nous avions toute l'aide nécessaire et papa pouvait finir sa préparation.
Puis tout est revenu à la normale et nous avons pu prendre le temps de te connaître et de nous émerveiller chaque jour. Tu étais un "bébé sourire", toujours joyeuse, toujours en train de rire que ce soit par ton sourire ou par tes yeux rieurs. Tu nous as aussi montré que tu étais une vraie petite nana: tes premiers pas, tu les as faits en tenant un petit sac à main que tu avais trouvé dans la caisse à jouets.

5 ans ont passé et tu continues à nous épater par ta malice, ton espièglerie. Tu es une petite fille très maline, tu veux apprendre tout ce que ton frère apprend à l'école. Grâce à lui, tu as rapidement appris presque toutes les lettres de l'alphabet, à écrire ton prénom et à compter jusqu'à 10. Tu continues à être la vraie petite nana: tu aimes le rose, les licornes, les princesses, te mettre des robes et des jupes (surtout si elles "font princesse") et chanter toutes les chansons des films Disney. Tu as le contact facile et, comme ta maman, je sens que tu vas t'inscrire à beaucoup d'activités extrascolaire sans qu'on te le supplie. Tu t'es inscrites au petit chœur et déjà tu n'arrêtes pas de me dire que quand tu auras l'âge, tu viendras chanter au chœur mixte avec maman (et je m'en réjouis déjà!).









Ma belle Blandine, continue d'avoir cette joie de vivre, continue de nous faire rire, de nous faire rire aux larmes (même à l'orthoptiste!), continue de découvrir le monde et de t'émerveiller, continue de rêver et de nous faire rêver!


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